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Les services des routes parés pour affronter l’hiver
À compter de ce lundi 16 novembre et jusqu'au 15 mars, le Département de la Marne active son Plan d'Intervention de la Viabilité Hivernale (PIVH). Objectif : assurer la sécurité des automobilistes et la fluidité du trafic sur les routes départementales pendant la saison froide.
Plus de 80 agents, 60 engins et 90 tracteurs d'agriculteurs se tiennent en alerte 7j/7 et 24h/24 pour intervenir en cas de fortes intempéries.
Le Centre d'Information et de Gestion du Trafic (CIGT) supervise 4.200 km de routes départementales
Le CIGT du Département est au cœur du dispositif de viabilité hivernale. Regroupant plusieurs acteurs, c'est lui qui coordonne les interventions et assure l’information aux usagers via l’info-routes, présentant en temps réel les conditions de circulation sur l'ensemble des routes de notre territoire.
Gérer le trafic routier, déclencher l'envoi d'agents en cas d'intempéries, piloter les équipements et la communication des informations : voilà les missions principales du CIGT situé au sein du Service d'Appui pour l'Entretien des Routes Départementales (SAERD) à Châlons-en-Champagne.
C'est le CIGT qui recueille les informations du terrain transmises par les CIP (Circonscriptions des Infrastructures et du Patrimoine) et diffuse les synthèses des événements à destination des différents partenaires, des services extérieurs (forces de l'ordre, pompiers...) et des usagers de la route via les radios locales.
Dans ce cadre, une carte départementale concernant l’information routière est établie. Celle-ci fait apparaître le réseau routier départemental principal en fonction des enjeux en termes d’économie locale ou de trafic.
Viabilité hivernale Marne.jpg
Pour assurer le fonctionnement du CIGT, trois postes sont mis à disposition :
- un permanent viabilité hivernale ;
- un opérateur CIGT ;
- un coordonnateur DRD (Direction des Routes Départementales).
Reportage au Centre Routier Départemental (CRD) de Suippes
Le CRD de Suippes compte 231 km de routes prioritaires à sécuriser en cas de fortes intempéries.
"Le PIVH départemental nous permet d’intervenir efficacement, en lien avec le SAERD, pour rendre les routes praticables le plus rapidement possible", indique Patrick Golovkine, chef du centre routier de Suippes.
"Si par exemple une forte intempérie survient durant la nuit, il nous faut intervenir au plus vite, car nous mettons environ 2h30 pour traiter les circuits dont nous avons la charge afin que les routes soient accessibles avant 7 h du matin, heure de forte affluence."
Tout l’hiver, des astreintes sont assurées en permanence par un coordonnateur, qui reçoit l’alerte (via un logiciel élaboré par Météo-France ou par le CIGT) et pilote l’action au centre routier, et au moins un patrouilleur. Leur mission étant de vérifier sur le terrain l'intensité des phénomènes hivernaux annoncés, ils sont en première ligne pour assurer la sécurité des usagers de la route.
Acteurs essentiels pour la viabilité hivernale, des agents du service des routes sont également mis en astreinte pour intervenir sur les chaussées avec un Engin de Service Hivernal (ESH).
"Lorsqu’une alerte de forte intempérie type neige, verglas ou givre est donnée pour la nuit suivante, nous commençons par traiter l‘information la veille en collaboration avec les coordonnateurs des CIP limitrophes. Ensuite, le coordonnateur et le patrouilleur se rendent sur place vers 4h30 du matin pour localiser plus précisemment l'intempérie et ainsi mieux définir le périmètre d'intervention éventuelle", précise Patrick Golovkine.
Selon les renseignements précieux obtenus sur le terrain et toujours en collaboration avec les coordonnateurs des CIP limitrophes, la décision est prise de traiter ou non la chaussée. Parfois, l’épisode d’intempérie est de courte durée ou son intensité très faible, ce qui ne nécessite pas ou peu d’intervention. Enfin, pour 6h30 du matin, un état des routes est envoyé au CIGT pour transmission et diffusion de l'information.
Au cours de l’hiver 2019, les agents du CRD de Suippes sont sortis une vingtaine de fois sur le terrain suite à des alertes météo sur le réseau. Seules sept d’entre elles ont nécessité une intervention pour de la neige, le reste étant du salage sur du givre ou du verglas, les hivers étant moins rigoureux ces dernières années.
6 m3 de sel par engin de déneigement
Concrètement, quand une alerte météo survient, le Plan d'Exploitation de la Viabilité Hivernale (PEVH) est activé dans la foulée.
- Première étape : tandis que le coordonnateur pilote l’intervention, les agents du centre routier, à l’aide d’un tracteur, remplissent l’engin de déneigement avec 6 m3 de sel. "Il s’agit de sel provenant des mines de Varangéville près de Nancy. Nous possédons un stock de 190 tonnes que l’on reconstitue au fur et à mesure des interventions", signale Patrick Golovkine.
- Deuxième étape : une fois chargée à bloc, la déneigeuse, gyrophare bleu clignotant, file vers sa zone d’intervention.
- Troisième étape : sur place, après avoir échangé avec le coordonnateur et la patrouilleur, et si le traitement s’avère nécessaire, les chauffeurs d'ESH commencent alors à répandre du sel sur la route. Si celle-ci est trop sèche, de la saumure est ajoutée au mélange afin que le traitement soit le plus efficace possible. Une lame en acier ou en caoutchouc fixée à l’avant de l’engin permet également de dégager la route en évacuant neige, givre ou verglas vers les accotements.
Interdiction de doubler la déneigeuse
Il faut savoir qu’un engin de déneigement ne peut pas dépasser les 50 km/h. Avec une pointe d’ironie, Patrick Golovkine tient à signaler aux automobilistes pressés "qu’on ne peut malheureusement pas évacuer la neige avant qu’elle ne tombe sur le sol"…
Le passage d’une déneigeuse, obligatoire pour sécuriser les axes de circulation, peut donc occasionner des ralentissements. Mais le code de la route interdit formellement de doubler le véhicule d’intervention. La portion de route devant lui n’étant logiquement pas encore déblayée…
Un principe de bon sens que certains automobilistes ne semblent pas toujours respecté : "L’hiver dernier sur notre secteur, trois accidents sont survenus après un dépassement de déneigeuse."
Seulement deux situations de salage préventif
Patrick Golovkine explique que "cela n’est pas un bon calcul de projeter du sel en amont dès qu’une alerte météo survient. Premièrement, parce que chaque alerte n’occasionne pas toujours une intervention. Deuxièmement, parce que cela aurait un coût non négligeable pour la collectivité. Et troisièmement, parce que le sel dégrade le bitume".
Il existe néanmoins deux situations pour lesquelles un salage en amont s’avère indispensable :
- un épisode neigeux annoncé comme très intense, tant par sa puissance que sa durée ;
- une pluie verglaçante, car jugée très dangereuse pour les automobilistes.
Des agriculteurs en renfort
Une convention de partenariat a été signée entre le Département et des agriculteurs du territoire (sept sur le secteur de Suippes). Ils sont chargés, à l’aide d’une lame en acier installée devant leur tracteur, de sécuriser des portions de route départementale prioritaire sur leur secteur lors d’une très forte intempérie.
"Par exemple, s’il tombe plus de 5 cm de neige sur une durée prolongée, nous avons besoin de soutien et de renfort pour pouvoir sécuriser tout le réseau routier. C’est dans ces cas-là que nous faisons appel au professionnalisme des agriculteurs", termine Patrick Golovkine.
Numéro info-routes du Département : 03.26.69.34.10
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